En 2015, le Maroc signe l’Accord de Paris pour le climat et s’engage dans l’effort international de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Soucieux d’améliorer son bilan carbone, le gouvernement décide de préparer l’après-pétrole à l’aide des énergies renouvelables. Et notamment de l’énergie solaire afin de tirer profit du taux d’ensoleillement particulièrement avantageux de son territoire.
Si elle ne représente que 34% de la puissance marocaine installée actuelle, la part des énergies renouvelables est appelée à croître drastiquement. Et notamment car le Maroc vient de revoir à la hausse ses ambitions en matière de déploiement des énergies propres.
Le Maroc revoit ses ambitions solaires à la hausse
Le Maroc a profité de la tenue de la 10ème assemblée générale de l’Agence Internationale des Énergies Renouvelables (IRENA) pour annoncer de nouveaux aménagements dans sa politique énergétique. Aziz Rabbah, ministre de l’énergie a en effet déclaré que les ambitions marocaines en matière d’énergies renouvelables avaient été revues à la hausse sur le court et le moyen terme.
Soucieux d’assurer la sécurité énergétique du pays tout en respectant ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique, le roi Mohammed VI a demandé au gouvernement d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables. Le Royaume a ainsi décidé de porter à 42% la part des énergies propres dans le mix électrique d’ici 2021. Une part qui devra s’élever à 52% d’ici l’horizon 2030.
Pour y parvenir, le Maroc a indiqué qu’il accélèrerait la recherche scientifique dans le secteur de l’énergie, développerait des partenariats internationaux stratégiques et accompagnerait l’industrialisation de sa production renouvelable.
Le déploiement d’une puissance de production supplémentaire de 2.000 MW en énergie solaire d’ici l’année prochaine a d’ores-et-déjà été acté.
Le gouvernement implique le secteur privé
Afin de contribuer à la mise en place de ces capacités de production additionnelles, le Maroc envisage de lancer plusieurs projets solaires dans le courant de l’année. L’Agence Marocaine des Énergies Renouvelables (MASEN) a annoncé que le déploiement de 1.000 MW de projets solaires était en cours de planification, notamment dans le cadre du programme solaire Noor.
Fin janvier, le gouvernement marocain a d’ailleurs lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) afin d’accélérer cet ambitieux programme solaire.
L’objectif de l’opération est clair : évaluer l’intérêt des acteurs privés à participer à l’appel à projets qui sera lancé dans un second temps pour le développement de neuf nouvelles unités de production photovoltaïques (dans le cadre de la première phase du programme solaire multisites Noor PV II).
Ces centrales solaires seront réparties sur une zone géographique qui s’étend de la ville de Boujdour, sur la côte Atlantique, à la ville de Guercif, dans le Nord-Est du pays. L’ensemble de ces installations pourra afficher une puissance allant jusqu’à 400 MWc.
“Il est envisagé que chaque site soit composé de plusieurs lots pouvant accueillir des puissances entre 5 et 20 MW. Il est aussi prévu de limiter le nombre de lots dont pourra bénéficier un seul développeur en tenant compte de la demande totale”, a notamment détaillé le document officiel.
Le MASEN a indiqué que les études de qualification et les données solaires mesurées sur ces neuf sites étaient à la disposition des entreprises intéressées par cet AMI. Ces dernières ont d’ailleurs jusqu’à la fin du mois de février pour se faire connaitre auprès des autorités marocaines compétentes.